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Les premiers élèves-ingénieurs chinois à Lille de 1912 à 1926

Autour des Centraliens

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23/09/2014

50 ans de relations France-Chine

A l'occasion des 50 ans de relations diplomatiques entre la République française et la République populaire de Chine (1964-2014), voici un peu d'histoire sur les premiers ingénieurs à patronymes chinois et diplômés Centrale Lille – IDN au début du XXè siècle. 
Vous pouvez aussi regarder la video officielle du cinquantenaire.


Les étudiants double-diplôme TIME à l’Ecole centrale de Lille ont eu des prédécesseurs dès le  XIXè siècle. Un recensement en 1895 indique des provenances d’élèves-ingénieurs du Brésil, Guyane, Martinique, Guadeloupe, Mexique, Amérique, Angleterre, Hollande, Belgique, Luxembourg, Suisse, Italie, Espagne, Norvège, Wurtemberg, Valachie, Roumanie, Grèce, Russie, la Réunion et les Indes orientales. Si le Wurtemberg fait aujourd’hui partie de l’Allemagne et la Valachie de la Roumanie, le terme « Indes orientales » couvre une grande géographie au XIXè siècle.
 
Durant la première moitié du XXè siècle, des étudiants sont venus plus nombreux d’Extrême-Orient en France et ont suivi un cursus d’ingénieur dans notre Ecole à Lille. Outre des élèves-ingénieurs issus de l’Indochine française, notons parmi eux des étudiants aux patronymes chinois. L’annuaire Centrale Lille-IDN recense notamment les ingénieurs diplômés suivants :
  • Fei-Siang Teh Yei (1912), Teng Cheou Ki (1912)
  • Li Nayo (1923), Tcheng Yang Kit (1924), Lei Han Chessi (1925), Lo Se Fin (1926).
Par quels périples ont-ils fait des études dans notre Ecole ?
 
Le club ‘Club Histoire et prospective des Centraliens de Lille’ a fait des investigations durant l’été 2014 sur nos camarades venus d’Asie des promotions 1912, 1923-1924-1925-1926.
 
Une interprétation de la présence d’élèves-ingénieurs chinois à l’Ecole au début du XXè siècle est peut être liée à l’activité de « l'Association amicale franco-chinoise (A.A.F.C.) » fondée en 1906 à Paris, avec pour objectif d'encourager la venue en France d'une élite sélectionnée et de promouvoir les relations amicales franco-chinoise.
 
Les archives de l’ A.A.F.C. contiennent en effet, sous la référence 47 AS 5 B/12-2, les documents suivants témoignant du lien avec l’Ecole centrale de Lille – IDN : «  Institut industriel du Nord, 17 rue Jeanne d'Arc, Lille (Nord). 1924-1925. Correspondance avec l'AAFC. Prospectus de l'Institut. Note-mémento. 5 pièces ».
 
Le catalogue des archives conservées au Centre de recherches et de documentation sur la Chine contemporaine de l'École des hautes études en sciences sociales rédigé par Geneviève Barman et Nicole Dulioust (Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, 1981) en donne le contexte :
« Ils sont plus de deux mille, ces jeunes étudiants chinois venus en France au début des années 1920 pour s'initier à l'Occident. Pourquoi ont-ils choisi la France ? Parce qu'ils s'en faisaient "une certaine idée". Cette idée leur avait été transmise par de prestigieux aînés qui, au début du siècle, avaient fondé à Paris un des premiers groupes anarchistes chinois et gardaient de leur séjour en France une admiration passionnée pour la Philosophie des Lumières. Ce sont ces intellectuels francophiles qui font miroiter l'utopie d'un séjour harmonieusement partagé entre travail et étude, rassemblent les fonds, organisent les départs, et s'assurent en France d'un réseau de sympathies dans les milieux libres penseurs, socialistes et francs-maçons. La troupe hétérogène qu'ils recrutent - jeunes gens souvent plus riches d'idéal que d'argent ou de savoir - vient surtout des provinces intérieures : Hunan, Sichuan. A l'écart du courant dominant qui porte alors les enfants de la bourgeoisie côtière vers les universités anglo-saxonnes, s'amorce un courant franco-chinois, jailli des profondeurs continentales : l'un véhiculera les transferts technologiques et l'autre les transferts idéologiques ; l'un fournira ses cadres à la Chine du Guomindang et l'autre à la Chine communiste. Parmi les jeunes gens qui arrivent en France en 1919-1920, on compte en effet une quinzaine de futurs très hauts dirigeants du Parti communiste, parmi lesquels Zhou Enlai et Deng Xiaoping. »
(Source : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/camt/fr/egf/donnees_efg/47_AS/47_AS_INV.pdf)
 
Les recherches du Club histoire et prospectives des Centraliens de Lille sur l’histoire personnelle et professionnelle de ces ingénieurs diplômés entre 1912 et 1926 ont été vaines à ce jour, rendues difficiles par les difficultés de translitération des noms chinois et par le fait qu’ils n’ont pas maintenu un contact avec l’association des Ingénieurs Centraliens de Lille - IDN.
 
Ce qu’il faut retenir aujourd’hui c’est que ces patronymes chinois d’ingénieurs diplômés il y a un siècle, identifiés dans l’annuaire des Centraliens de Lille, témoignent de l’ouverture internationale précoce de notre Ecole.

Source des images : http://www.ambafrance-cn.org/France-Technologie-Si-francais-si-26292
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